La Puisaye, le 11/04/2006

Bonjour, Nous vous souhaitons à toutes et tous une bonne journée. Bonne lecture.

Su Majestad El Danzón !

Danzón Habana III

Ce 3ème festival Danzón Habana (du 23 au 26 mars 2006) s’est déroulé sur le modèle des précédents, à savoir colloque, concours de danse (national et international), concerts dans les théâtres, activités dans la province de La Havane (Habana campo) et soirée de clôture. La nouveauté c’était l’ouverture du concours de danse aux catégories infantile et juvénile (après-midi animés par la Orquesta Juvenil de Enrique Lazaga, directeur et güiriste de la Ritmo Oriental).

La programmation musicale réunissait tout ce que La Havane compte comme orchestres típicas et charangas : Piquete Típico Cubano (à vent), Aragón, América, Sensación, Sublime, Siglo XX, Barbarito Diez, Rubalcaba etc. Ce sont donc toujours les mêmes, mais avec ce qu’il faut de changements pour donner un peu de piquant. Ainsi le nouveau chanteur de la Sublime, Paniagua, nous a fait la meilleure impression. Pourtant le bonhomme nous avait laissé quelque peu indifférent sur disque ; sur scène c’est autre chose ! Danzón oblige nous n’avons pu l’apprécier que sur le bolero-son Lágrimas negras. Des improvisations qui tiennent en haleine, du charisme, bref un vrai sonero.

Côté flûte, mention spéciale à René Herrera, passé de la Charanga All Stars (Olestar en cubain) à la Barbarito Diez. Avec ce renfort, les belles voix de Pablo Diez et du deuxième chanteur, la formation se hisse au rang des meilleurs. D’autant que c’est la seule à se présenter avec une contrebasse acoustique. Les tumbaos de García Caturla font vraiment la différence. Un exemple à suivre.

Les deux moments forts du festival devaient se produire le 25 mars. Tout d’abord avec le concert de Maraca au théâtre Amadeo Roldán, avec le nouveau danzón Siglo XXI et comme invités Cotó au tres, Emilio del Monte à la paila, Tata Güines aux tumbas et le maestro Guillermo Rubalcaba. Le plus danzonero des pianistes nous avait déjà régalés à la tête de sa charanga. Pour leur première rencontre, les deux artistes nous ont offert un duo flûte-piano d’anthologie sur Tres lindas cubanas.

De l’Amadeo Roldán, nous avons filé vers le Palacio de Torcedores pour nous trouver face à la orquesta Loyola avec à sa tête Efraín, lui-même, toujours en activité à 89 ans, qui plus est à la flûte en bois que de plus jeunes ont renoncé à jouer. Il est tout de même épaulé par deux autres flûtistes ! Avec en plus Melquíades Fundora (Sublime), René Beltrán et Chicho (Estrellas Cubanas) et Alberto Corrales, on se retrouvait, au milieu d’une descarga monstre, avec sept flûtistes… au grand dam des organisateurs qui voyaient leurs danseurs s’essouffler au fil des minutes

Comme le pire côtoie le meilleur cette soirée s’est malheureusement terminée en queue de poisson lorsque la formation suivante a dû jeter l’éponge après une série d’incidents techniques côté sono. De toute façon il était l’heure de se coucher.

Le gala de clôture avait réussi à remplir l’immense ciné-théâtre Payret. Saluons les belles improvisations du chanteur de Aché güinero (de Güines, La Havane) avec un hommage bien senti au Montunero de Cuba Pío Leyva décédé trois jours plus tôt. Comme à l’accoutumé Angoa, 97 ans, a dansé son danzoncito et le mexicain Memo Salamanca, à peine plus jeune, est venu nous dire tout l’amour qu’il éprouvait pour Cuba.

A l’année prochaine.

Didier Ferrand

Caribefolk a le plaisir de vous annoncer l’édition prochaine du premier livre en français consacré au danzón.

Deux cents ans d'histoire de la musique cubaine sont retracés au travers de l'épopée du danzón, première danse nationale de Cuba.

De la contredanse au cha cha chá en passant par le danzonete et le controversé mambo, le livre aborde également l'évolution instrumentale avec l'arrivée de la tumbadora dans les orchestres de danse.

La partie historique est suivie du "Danzonoscope", dictionnaire biographique des protagonistes (musiciens, chanteurs, compositeurs et orchestres) du mouvement danzonero.

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