Artistes invités à l'édition 2006 du Festival Toros y Salsa

FE CORTIJO




Fe Cortijo, de son vrai nom Fe Julia Ortiz est la fille adoptive de Rafael Cortijo. Elle bénéficia dés son plus jeune âge d’une atmosphère musicale déterminante pour sa future carrière en côtoyant les musiciens du groupe de son père qui venaient souvent répeter dans la maison familiale. C’est donc tout naturellement qu’elle enregistre avec eux dés l’âge de 20 ans en tant que chanteuse principale côtoyant ainsi le grand Ismael Rivera. S’en suivront plusieurs albums parmi lesquels certains sont désormais des classiques comme Cortijo y su Bonche (1967) - La Máquina del Tiempo (1974) - Caballero de Hierro (1975) - Champion (1977) - El Sueño del Maestro (1981).

A partir de 1998 et après une semi-retraite suite au décès de Rafael Cortijo en 1982, elle décide de renouer avec la scène et enregistre son premier disque Plena Senora.

Avec une voix rappelant parfois La Lupe et une aisance innée pour déclamer la guaracha et la Plena en montunos fluides et pleins d’humour, Fe Cortijo est sans aucun doute l’artiste féminine la plus reconnue dans la musique portoricaine traditionnelle, une performance lorsqu’on connaît le riche creuset sans cesse en renouvellement des chanteurs de ce genre.

Reconnaissable entre tous, son timbre vocal caractéristique qui nous ramène avec une certaine nostalgie au temps de Cortijo y su combo fait merveille autant dans la musique traditionnelle que la salsa.

Sa présentation en Europe est une exclusivité qui permettra au public de découvrir cette artiste chaleureuse et attachante qui défend avec brio et authenticité les genres traditionnels de la Bomba et la Plena, héritage culturel majeur pour la salsa.

ISMAEL RIVERA Jr





Dans les années 50 et 60, Rafael Cortijo et Ismael Rivera eurent un impact énorme sur le développement de la salsa et leur collaboration fructueuse donna naissance à toute une série de disques cultes source d’inspiration inépuisable pour la plupart des salseros porto-ricains et new-yorkais. Cette association entre deux musiciens unis par la même détermination et le même amour de la musique n’est pas unique dans l’histoire de la musique latine, mais ces deux légendes ont a jamais imprimé un nouveau souffle et une manière différente de sentir et vivre la salsa. Ser salsero ! Malgré un nom difficile à porter Ismaelito Junior, fils du sonero mayor Ismael Rivera décédé en 1987, se bat depuis plusieurs décennies non pas pour se faire un prénom mais surtout pour que perdure cette magie unique venue tout droit du barrio de Loiza aldea. En effet actuellement submergés par la vague du reggaeton, Porto-rico et surtout les musiciens de salsa doivent lutter depuis des années avec détermination et foix pour maintenir et revendiquer une salsa authentique. C’est dans cet état d’esprit que Ismaelito démarra sa carrière. Il eu ainsi le privilège grâce à ses indéniables qualités vocales de devenir le chanteur du groupe de Cortijo lorsque son père décida de former son propre groupe los Cachimbos. Aujourd’hui la plupart des soneros qui ne succombent pas à la vague reggaeton et ne veulent pas trahir leur patrimoine musical font carrière en Amérique du Sud, notamment en Equateur, au Panama et en Colombie ou la salsa est encore considérée et adulée par tout un peuple. C’est ainsi que Ismael Rivera Jr a pu maintenir vivace son amour des rythmes afro-portoricains en se produisant loin de sa terra natale accompagné par des artistes locaux qui voyaient là une opportunité unique de mieux connaître le répertoire du Sonero Mayor et parfaire leur connaissance de la Bomba et de la Plena. C’est ainsi qu’à ce jour, Ismaelito n’a produit sous son nom que deux disques l’un en hommage à son père en 1991 et l’autre tout récemment avec le neveu de Rafael Cortijo. Le genre de trajectoire artistique incertaine et peu banale qu’affectionne Toros y Salsa sachant qu’avec cet artiste, tout devient possible sur scène, un espace de partage et de liberté qu’il s’accapare avec conviction et caractére lorsqu’il s’agit de défendre les vrais valeurs de la salsa. Chanteur inspiré et facétieux Ismaelito n’est évidemment pas sans rappeler son illustre père notamment dans sa manière caractéristique de déclamer les soneos toujours en anticipation et avec vigueur. Un timbre quelque peu rocailleux mélé à une suavité surprenante lui permettent de chanter tous les genres et, héritage oblige, il a su développé avec les années une assurance affichée dans l’art de l’improvisation. Toros y Salsa en lui offrant l’opportunité de retrouver son amie Fe Cortijo, avec laquelle il assura les choeurs maintes fois dans le groupe de Rafael Cortijo et Ismael Rivera, tenait à rendre hommage à cet artiste méconnu de la salsa d’aujourd’hui bien que son nom soit intimement lié à celui de son illustre père. Un paradoxe courant dans la salsa ou les héritiers des pionniers de la musique afro-caribéenne ont la lourde tâche de relever le défi des générations.

DEDDIE ROMERO y CHARLIE SEPULVEDA PROYECTO BOHEMIA ACUSTICA




Chanteuse explosive au répertoire aussi large que varié, Deddie Romero appartient à une riche lignée familiale de musiciens reconnus et représente à n’en pas douter l’avenir prometteur de la gente féminine dans le milieu encore très machiste de la salsa. Elevée aux côtés d’un grand-père légendaire, le pianiste Papa Candito et une mère qui fût la première percussionniste de renom, Sonia Lopez, Deddie a pu développer rapidement une expérience et une oreille musicale qui l’ont propulsé au rang de chanteuse la plus complète de la musique tropicale. Aussi à l’aise dans la musique folklorique et le merengue, que le jazz ou la salsa, cette artiste jouit depuis ses débuts d’une renommée qui a désormais dépassé les frontières de l’île. Preuve en est sa tournée en tant qu’invité vedette du Gran Combo au Japon à la suite d’un véritable coup de cœur du directeur musical Rafael Ithier pour son premier disque sortie en 1992. Elle fût ainsi baptisée la « dama de la salsa » et ce surnom n’est en rien usurpé.

Dans sa quête d’exploration de tous les genres de la musique afro-caribéenne, Deddie Romero est tombée sous le charme des riffs du trompettiste Charlie Sepulveda bien connu maintenant des habitués du festival. De sa rencontre avec le jovial et talentueux souffleur est né un projet musical innovant mêlant les racines portoricaines et le latin-jazz. Reprenant ainsi quelques uns des plus beaux thèmes de la musique cubaine ou encore des standards de jazz, leur collaboration a donné naissance au projet Bohemia acustica ou se mêlent bomba, plena, filin et Jazz afro-caribéen.

Un mélange original et surprenant qui prouve s’il en était besoin de la vitalité créatrice des musiciens porto-ricains. Elle qui, habituée à partager la scéne avec les plus grands salseros comme Roberto Roena, Bobby Valentin ou Tito Allen, a été conquise par la musique plus feutrée et pleine de swing du génial trompettiste qui a su adapter ses compositions au style explosif mais plein d’émotion à fleur de peau de la diva.

Pour la première fois en France, « la Dama de la salsa » nous offre une autre facette de son talent aux côtés de Charlie Sepulveda, le trompettiste le plus en vue actuellement à Porto-Rico impatient de retrouver son public dacquois pour lequel il a eu un véritable coup de coeur. C’est en effet sur son initiative que le festival a pu concrétiser cette affiche unique.

CHARANGA ESTRELLAS CUBANAS




La Charanga Estrellas Cubanas appartient, au même titre que la orquesta Aragon, l’orquestre de Enrique Jorrin ou encore la Charanga Rubalcaba, au panthéon du Danzon ce rythme dont sont issus le Mambo et le cha cha cha. Véritable institution à Cuba, le groupe fût crée dans les années 50 par le prestigieux violoniste et compositeur Felix Reina créateur du fameux danzon « Angoa ».

Comme beaucoup de groupes institutionnels à Cuba, cette charanga n’a cessé au fils des années de renouveler ses musiciens afin de maintenir une tradition musicale cubaine fortment encrée dans le patrimoine culturel. C’est ainsi que la formation est actuellement dirigée par le flûtiste René Orlando Beltran Borell qui perpétue avec authenticité et sérieux le répertoire crée par ses illustres prédécesseurs.

Son, cha cha cha et autre guaracha sont les genres que proposent le groupe dont la formation est classiquement articulée autour d’une section de violons assurant le contrepoint à partir duquel une flûte aérienne se livre à des envolées au virtuose phrasé musical .

Cette charanga a accompagné bon nombre des plus grands chanteurs cubains comme les défunts Raul Planas à la voix emprunte d’une émotion cristalline, le gouailleur Pio Leyva ou encore le bouillant Rolo Martinez actuellement chanteur du groupe Cubanismo.

Collant à son temps et sous l’umpulsion de son jeune directeur, la Charanga Estrellas Cubanas a récemment intégré des genres aussi différents que la trova ou la musique afrocubaine d’origine Yoruba qui enrichit considérablement son répertoire et lui donne une couleur très personnelle et quelque peu expérimentale. Un mélange qui a séduit Toros y Salsa qui se devait enfin d’inviter ce type de formation. La légéreté des instruments comme le violon ou la flûte qui remplacent en quelque sorte la section cuivre des groupes de salsa, offre une fraicheur musicale dont certains pourraient penser qu’elle est quelque peu surranée, mais c’est sans compter le swing de ses musiciens qui savent mieux que personne donner une vigueur insoupçonnée sous une apparente nonchalance. Magie cubaine !……..

TRUCO ZAPEROKO




La Bomba y La Plena : Las Raíces Africanas

Pour définir la musique de Truko y Zaperoko il est nécessaire de s’immerger corps et âme au cœur de la richesse culturelle portoricaine, savant mélange de rythmes africains et d’influences caribéennes. Un héritage aujourd’hui toujours aussi vivace dans l’esprit collectif de l’ensemble de la communauté artistique de l’île qui défend et revendique au quotidien cette pluri-culturalité.

Fruit de la fusion réussie entre la Plena, la musica jibara et la salsa, la musique de Truko y Zaperoko ne ressemble à aucune autre. Colorée et ébouriffante comme un masque de carnaval folklorique, leur salsa est à l’image de l’esprit de ses fondateurs, inventif et moderne. Car Truko y Zaperoko est né en 1999 de la réunion de deux groupes majeurs, Los Pleneros del Truco spécialisé dans les genres de la plena et de la Bomba, fondé par Hector Valentin et les frères Maysonnet et Zaperoko du tromboniste Edwin Feliciano, une formation qui à l’instar de Batacumbele s’est toujours dirigée vers les chemins aventureux mais ô combien enrichissants de la fusion et du Latin-Jazz.

Cette union donne naissance à l’un des groupes les plus innovateurs de ces 10 dernières années dans la musique afro-caribéenne mais dont la musique ne fut malheureusement pas toujours reconnu à sa juste valeur. Mais depuis quelques années le collectif multiplie les concerts et leur disque dont certains ont été réédités s’arrachent. Juste retour des choses.

Maitrise parfaite de tous les types de percussion et des rythmes afro-caribéens, connaissance profonde de la musique afro-cubaine et du songo sont les ingrédients de ce phénomènal groupe qui revendique un esprit presque familial au sein de ses musiciens. Sans doute la clé qui leur permet une communion parfaite sur scène.

Pour la première fois en Europe, Truko y Zaperoko fera sa présentation et a choisi Toros y Salsa en exclusivité pour partager avec le public Européen sa fougeuse salsa ou soliis instrumentaux et descargas se mêlent aux rythmes incandescents de la musique de danse.