Brigitte Lamandé

présidente FCPE Voltaire *_COMMUNIQUE DE PRESSE RESF PARIS_* 31 janvier 2007 LES RESTOS DU CŒUR SERVENT-ILS D'APPÂT A LA POLICE DE SARKOZY

?

Hier soir, mardi 30 janvier vers 19h, une rafle commence sur la Place

de

la République, les fourgons (de 8 à 10 au départ selon les témoins)

sont

placés côté 3° arrondissement, les policiers, trois par trois,

contrôlent

les identités dans le métro et aux sorties. Contrôle ciblé des

personnes «

visiblement étrangères . Alertés, une trentaine de militants du Réseau Education Sans Frontières et d'ailleurs se rend sur place. Discussion

avec

les forces de l'ordre, slogans solidaires avec les sans papiers,

bousculade

au moment du départ du dernier fourgon rempli de sans papiers, arrivée

des

maîtres chiens pour faire dégager les empêcheurs d'arrêter en rond.

Une

vingtaine, peut-être plus, de sans papiers a été arrêtée.

Une rafle comme on en voit plusieurs fois par semaine à Paris depuis

le

mois d'août ?

Oui, mais celle-ci a quelque chose de particulier.

Au même moment, sur le terre-plein central de la Place de la République, les restos du cœur organisent une distribution de 400

repas,

comme tous les mardis, jeudis et samedis à cet endroit. Les habitués

de

cette distribution arrivent en métro et sont contrôlés, embarqués.

C'est

comme pour les bêtes : l'appât au centre, les chasseurs en embuscade,

les

fourgons pour évacuer les prises. Cette rafle ciblée « clients des

restos

du cœur » a été exécutée sur réquisition du Procureur de la

République qui

avait ordonné des contrôles entre 19h et 23h sur un périmètre

comprenant la

place de la République et ses environs.

Une « opération » du même ordre a eu lieu il y a une quinzaine de

jours.

Les forces de l'ordre s'étaient postées sur la place même, bien

visibles.

Ce jour-là les restos du cœur n'ont distribué que 150 repas au lieu

des

400 habituels. Qui donne ces ordres ? Le ministre de la chasse aux étrangers monte d'un cran dans le

cynisme :

toutes les rafles sont intolérables, celles qui prennent pour cible

les

gens qui ont faim sont immondes. Les plus démunis ont confiance dans

les

restos du cœur qui depuis tant d'années leur apportent un peu de

réconfort

pendant l'hiver. Devront-ils demain renoncer à ces distributions de

repas

devenues trop dangereuses pour eux ?

Fin décembre, le Préfet de Police de Paris a eu une attitude digne

en

interdisant la distribution de soupe au porc organisée par l'extrême

droite

et destinée à trier les « bons pauvres » des « mauvais pauvres ». Laissera-t-il interdire les restos du cœur aux sans papiers en transformant les lieux de distribution en piège ?