CHE Bande dessinée réalisée par Alberto et Enrique Breccia au dessins, Hector Oesterheld au scénario. Les auteurs sont argentins. Editions Fréon, 2001. Thierry@freon.org www.freon.org

L’introduction de cette BD est très parlante : « Conçue et réalisée dans la ferveur révolutionnaire de l’époque, en réponse viscérale à la mort du guérillero, CHE avait eu un accueil triomphal à Buenos Aires et le premier tirage du volume s’était épuisé presque instantanément… Après le coup d’état, le régime militaire d’Argentine a fait l’impossible pour faire disparaître jusqu’aux dernières traces de l’œuvre, dont il était dangereux de posséder un exemplaire ». Cette Bd sort en Espagne en 1985 et seulement en 2001 en France ! CHE comme le film documentaire EL CHE, retrace la vie et le combat politique du révolutionnaire, de son enfance argentine à sa mort en Bolivie. La couleur noir et blanc, parfaitement maîtrisée, convient tout à fait à cette BD témoignage dédiée à la mémoire d’Ernesto Guevara. Le père et le fils Breccia ont deux styles différents, mais cela ne dérange pas la lecture. Les cinq premières et les six dernières planches sont magnifiques ! Le scénario d’Oesterheld ne connaît pas de temps mort. Les textes sont mêmes parfois poignants : « Le vrai révolutionnaire est animé surtout par de grands sentiments d’amour… Tous les jours, il faut se battre pour transformer cet amour de l’humanité vivante en des faits concrets, en des actions pouvant servir d’exemple et mobiliser les gens. Le révolutionnaire se consume en cette activité ininterrompue qui ne peut se terminer qu’avec la mort, à moins que la révolution ne réussisse à l’échelle mondiale… ». L’aventure du Che est troublante et nous pose beaucoup de question sur notre vie quotidienne et notre place dans cette mondialisation généralisée. Au final, le combat d’Ernesto fait réfléchir sur l’homme. Nous y sommes tous sensibles qu’on soit pour ou contre. Ses prises de positions qui peu à peu l’ont isolé avec quelques fidèles, l’obligent à reprendre les armes pour libérer le peuple d’Amérique Latine oppressé par des dictatures, des gouvernements de droite, le capitalisme… La mort vient alors élever Guevara au titre de légende.