Le blog de Sabor Discos

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jeudi 15 juin 2006

Les bronzés sur l’amazone

Les bronzés sur l’amazone

Voici l’histoire des excellentes vacances de Mathilde, Virginie et Cédric sur le plus grand fleuve du monde !

L’avantage des aventures avec Cédric c’est qu’elle démarre bien avant le jour J.

jeudi 06 avril, 17H : La Cie brésilienne TAF appelle pour nous dire que l’avion est repoussé. Un imbécile ayant disparu depuis une semaine de son bureau à Rio de Janeiro, il n’a pas pu signé le document permettant à la Cie de pouvoir atterrir en Guyane ! La TAF a donc loué un avion a une autre Cie et celui-ci au lieu de parti le vendredi à 16H ne partira que vers 23H !!!!!! Youpiiiiii

vendredi 07 avril matin : N’étant pas pressés, on n’a pas préparé les valises, je pars faire mon émission de radio pendant que Virginie range l’appartement. A 11H, en pleine émission, Mimoune débarque et me dit que la TAF a appelé et nous propose un avion de 16 places qui part à 16 H. Après discussion elle les rappelle pour confirmer et me dit que l’avion mettra deux heures pour aller à Macapa au lieu de 45 mn. Je suis toujours au milieu de l’émission radio avec les élèves et je décide de les rappeler à 12H car je ne comprends pas. En fait ils ont loué un coucou d’Air Guyane, la Cie locale, et cherche des volontaires. On décide donc tant bien que mal d’arriver à temps pour l’enregistrement à l’aéroport à 14H. Nous devons laisser la voiture chez des amis à Cayenne mais impossible de les joindre et plus d’unité sur le portable durant le trajet. La panique s’installe, va-t-on laisser le véhicule une semaine sur le parking de l’aéroport pour payer cher et peut-être se faire ouvrir la voiture ? Par chance le pote nous appelle durant le chemin et nous pouvons laisser la fiat chez lui. On arrive enfin à l’aéroport et on croit être sauvés sauf que l’on s’aperçoit que les autres passagers qui partent pour le Brésil enregistrent en même temps que nous car on leur dit que l’avion partira à 16H et non durant la soirée comme annoncé précédemment. Mon sang ne fait qu’un tour, ce serait-on fait avoir puisque désormais nous partons sur un coucou qui mettre plus de temps que les autres. Mais on nous annonce en aparté que leur vol ne partira pas avant 18H. De toute façon on doit aussi patienter jusqu’à 16H15 et nous apprendra plus tard que les gens de l’autre vol sont partis après 20H donc au final on a bien fait de partir plus tôt.

On arrive à Macapa vers 18H et les ennuis se poursuivent : le change n’est pas ouvert et aucun distributeur ne fonctionne. On se retrouve à 3 sans argent et l’aéroport est en dehors de la ville. Par chance un homme sympathique nous propose de nous emmener en ville pour retirer dans une banque. Je me méfie un peu mais on n’a pas le choix et on est 3. Il nous dépose en effet dans plusieurs banques avant que l’on puisse retirer : la Banco do brasil n’a pas fontionné mais HSBC oui, heureusement. Puis il nous dépose dans un hôtel que nous avions choisi au hasard sans rien accepter : c’est le Novo Mundo qui offre une chambre avec 3 lits simples, une clim, un frigo et le petit déj pour 65 reais (1 euro = 2,6 reais). Le soir on va sur le lieu où se retrouve toute la population au coucher du soleil, les quais et les restos de l’esplanade du Beira Feiro. C’est cher mais les plats sont si grands qu’on n’arrive pas à les terminer tout en écoutant le chanteur qui tente de mettre l’ambiance. Peu de gens mangent en réalité dans cette série de bars-resto de bord d’amazone mais ils sont bien habillés et viennent boire des bières, même les filles qui en raffolent ! Après une journée pareille, pleine de stress, on a mérité une bonne nuit, les petits !

Samedi 08 avril : On se met vite à la recherche du banque afin d’avoir suffisamment de liquides mais elles sont toutes fermées car elle n’ouvrent qu’à 11H au Brésil !!! Nous en profitons pour visiter la maison des artisans où Virginie, tel un Pierre Richard au meilleur de sa forme, se retrouve coincée dans les toilettes pour femmes. Heureusement que je me suis aperçu de son absence très longue (25mn) car sinon elle y serait encore ahahahaha ! On continue la ballade agréable : les magasins, la magnifique forteresse de Macapa style Vauban, et les fabuleuses agence de voyage qui n’ont aucun renseignement à nous fournir sur les départs en bateau pour Manaus, d’autant plus que le port de Macapa se situe à 30 km de la ville. On retourne dans les banques ; et zut aujourd’hui c’est samedi et elles sont toutes fermées, on ne pourra pas changer nos euros il faut retirer au distributeur. Le repas du midi sera tout de même excellent sur la jetée en bord d’amazone, le Trapiche que nous recommandons. Après une dernière ballade, sous la pluie, nous partons en taxi pour le port de Santana (30 reais). Je m’arrête poser sur mes propres photos sur la ligne qui symbolise l’équateur. Après le tropique du cancer au Mexique voici le parallèle 0. J’ai un pied dans l’hémisphère nord et un autre dans l’hémisphère sud, trop fun ! Une fois à Santana on nous saute dessus pour que l’on choisisse telle Cie plutôt qu’une autre et on aura la chance de tomber sur un super navire et de supers gens. On choisit la Cie Coramar et son grand Coramar II en bois qui partira à 18H. On nous annonce 36 H de trajet pour Santarem. Arrivés très avance, on parvient facilement à obtenir 2 cabines comprenant chacune 2 lits superposés, ventilateur et lumière dans 4 m². C’est 300 reais la cabine pour 2 mais pour que Mathilde soit seule dans la sienne on doit payer 250 reais après négociations. De toute façon, cela ne changera rien pour elle puisqu’elle aura, on le verra, deux demandes en mariage !!! On attendait plus de monde sur le navire car on nous avait conseillé les cabines pour avoir plus de place que les hamacs les uns sur les autres mais au final nous avons même la place de mettre un hamac pour y lire la journée. Ce premier soir sera le début des fameux repas de tapouilles comprenant presque tous exclusivement durant 6 jours : couac, poulet, haricots, pâtes. Mes notions de portugais me permettent de discuter notamment avec un ancien travailleur clandestin en Guyane puis c’est enfin la séance cinéma en portugais. Il y a en effet deux TV et deux rangées de sièges au 1er étage et tout le monde se regroupe pour voir « Alien », qui après un problème de DVD, laissera sa place « aux 4 Fantastiques ». Rassurez-vous, pas besoin de comprendre le brésilien pour comprendre le film. Ensuite c’est la surprise du chef. On a bien choisi des cabines loin de la télé et du moteur mais c’est juste derrière la cabine du commandant qui a la très bonne idée, pour ne pas s’endormir, de mettre de la bréga à fond et en plus, de chanter à tue-tête voire de discuter avec ses collègues. Bref, première nuit……………….blanche.

Dimanche : premier « réveil » au milieu de l’amazone. On nous « réveille » car il faut prendre le petit déj avant 8 heures et oui la grasse mat’ est interdite sur l’amazone. Le café da manha se limite à 2 gateaux salés et un café, il ne faut pas être voraces. Le hamac nous appelle afin de lire et de regarder les paysages : des villages amérindiens avec maisons sur pilotis sont rencontrés régulièrement et les enfants, parfois très jeunes (4 ans), parviennent près du navire en poussant des cris car ils réclament qu’on leur jette nourriture ou affaires. Je poursuis mon apprentissage du brésilien an discutant avec les gens, qui curieux, viennent vers nous et lancent souvent la conversation en parlant du foot et de la future coupe du monde. Les filles en profitent pour s’instruire en regardant à la télé « Predator » ou « Descent » en portugais. En début d’après midi, après le déjeuner pris à 11 H (pâtes, haricots, poulet, couac) on arrive dans le premier bled important : Almeiri. Les marchandises et les gens montent et descendent pendant que l’on s’extasie devant les dauphins d’eau douce. Je photographie tout ce qui bouge. L’amazone n’est pas encore large car en réalité on se trouve dans une branche du « delta » et nous passons entre les îles immenses proches les unes des autres. La profondeur n’est pas immense et l’on apprendra plus tard, qu’en saison sèche on y passe parfois en camion et non pas en bateau ! c’est un paysage de terres basses, de « pantanal » et on trouve des église sur pilotis. Le dîner est aussi avancé à 18H afin de pouvoir tranquillement regarder le film américain qui fait rire tout le monde, nous y compris, un genre de « Big Mama ». la nuit sera meilleure que la précédente car j’ai osé demander au capitaine qu’il baisse la musique mais je ne suis pas sûr qu’il est bien apprécié ma requête. Peut-être que le tarif que l’on n’avait payé n’incluait pas le calme !

Lundi 10 avril : On continue de traversé les plaines inondées avec cette fois une profondeur record depuis 12 ans (3 m de hauteur en plus) à cause des fortes pluies, alors qu’à la même époque l’année précédente, on pouvait y passer en voiture (on a vu les images). Levés à 6H on profite de l’aube mais avec un temps pareil le soleil n’apparaît pas clairement. Des végétaux se prennent dans le moteur et c’est alors une réparation à la Mac Gyver. Et vas-y que je te plonge dans l’eau sans rien n’y voir, que j’arrache les herbes prises dans le moteur (éteint tout de même) et que je remonte comme si de rien n’était et comme un pirate. C’est-y pas beau tout çà et viril ! Au loin, enfin les premiers reliefs avec les 2 « montagnes » de Monte Alegre qui regorgent de peintures rupestres vieilles de 12 000 ans. S’ensuivent discussions, jeux (trivial poursuit de poche qui attire tous les regards brésiliens), télé. Pas un moustique à l’horizon alors que la dengue fait des ravages en Guyane, EXCELLENT. Ces 2 jours de voyage me rapprochent de l’équipage et le capitaine m’avoue qu’il est amoureux de Mathilde et veut la demander en mariage. Je l’imagine très bien naviguer sur l’amazone toute sa vie et faire la cuisine aux voyageurs, quelle romance magnifique !!!! Apparemment elle n’a pas imaginé la même chose que moi ! Le petit déjeuner est à 7H et le déjeuner à 11H. On quitte enfin le delta et le pantanal pour l’immense fleuve amazone. Nous sommes en vue de Santarem où nous accostons vers 13H30 après avoir traversé une première fois le partage des eaux du tapajos (eaux claires) et l’amazone (eaux boueuses). Les « pirates » montent sur le bateau pour décharger, c’est la fin de la première partie du voyage et les adieux avec l’équipage. Un taxi nous prend en charge, nous dépose à l’hôtel puis nous emmène passer l’après midi à Alter Do Chao, le fameux site de baignade aux eaux bleues et vertes. Ce qu’il a gentillement oublié de nous dire c’est que l’on est en saison des pluies et que les plages de sable sont sous l’eau. Pour ne pas avoir fait une demi-heure de route pour rien, on fait un tour en barque sur le rio tapajos pour se baigner plus loin et voir des dauphins mais c’est raté pour ces derniers. 50 reais pour deux heures bien bof (pour la barque). Dans un magasin d’artisanat un vieil homme nous propose de nous emmener voir un collègue à lui, spécialiste des hallucinogènes et qui est présent dans de nombreux articles de revues internationales. Le soir c’est enfin le resto au kg en bord de mer à Santarem : c’est à recommander car très bon et pas cher.

Mardi 11 avril : Enfin une bonne nuit mais c’est la pluie qui s’en mêle. Il faut chercher des renseignements dans plusieurs agences de voyage (pour Fordlandia et Alanquer) et retirer de l’argent sous la pluie. Malheureusement nous nous pouvons faire tout cela dans le temps imparti. Il faudrait rester au moins une semaine à Santarem pour faire tout ce qu’il y a voir autour car les horaires des navires et les durées de voyage ne sont pas faciles. On décide alors de rester au moins deux jours sur place afin de profiter de l’atmosphère et de flâner dans les magasins. L’après-midi ensoleillé c’est donc ballade, magasins et 2 musées (musée de Sao Jao qui est bof avec peu de choses à voir et le musée Dica Frizado plus sympa car c’est une vieille dame qui fait des vêtements en produits naturels pour des personnes du Monde (reine de Belgique, le Pape et Virginie…..).

A voir autour de Santarem : -Alanquer: départ à 15H et arrivée à 17H30 pour 20 reais en lancha mais retour le matin à 6H (arrivée à 8H30). Il faut donc y aller sur plusieurs jours, d’autant plus qu’il faut rajouter 2 H de plus en voiture pour les chutes d’eau et les sculptures naturelles dénommées « cidade de deus ». -Alter Do Chao de septembre à novembre (voir plus haut) -Monte Alegre et ses peintures rupestres : minimum deux jours et demi -Fordlandia et son ancienne ville du caoutchouc : il faut 3 jours minimum avec d épart le soir et arrivé sur place tôt le matin et idem au retour (30 reais le hamac et 150 la camarote)

Mercredi 12 avril : Tiens il ne nous est rien arrivé de bizarre hier pourvu que çà dure. Et bien raté, Virginie arrache le robinet de la douche, il y a de l’eau partout, impossible de fermer l’arrivée d’eau car çà gonfle dans la tuyauterie ahayayayay. Enfin les bronzés sont de retour et tout penauds devant la gérante de l’hôtel ! Nous laissons le plombier venir réparer et nous rejoignons notre cher capitaine qui est toujours au port afin qu’il nous aiguille pour le bateau en partance pour Manaus. Il négocie pour nous une suite et une camarote pour 600 reais sur l’ « espirito Santo » qui partira dans l’après-midi. Après un dernier repas au resto au kilo nous décidons d’être sur le bateau à 13H (il doit partir à 14H) mais il ne part qu’à 16H15. nous retraversons la rencontre entre les deux fleuves sans se mélanger pour rejoindre l’amazone. Alors à quoi ressemble une suite vous demandez-vous ? Tout d’abord c’est un navire beaucoup plus gros que les autres avec 3 ponts mais qui reste typique. En bas se trouvent la cuisine et le stockage des marchandises avec des hamacs, le premier étage est bondé de hamacs on se demande comment les gens peuvent circuler et dormir en étant collés les uns aux autres et le dernier étage c’est le pont avec beaucoup d’espace, un bar et deux chambres et une « suite ». La « suite » c’est donc une grande chambre incluant un lit deux places, des toilettes et un douche afin d’être autonomes. On nous promet même le calme et le fait d’être à part des autres. Que nenni dès l’après-midi le bar ouvre, sort les méga enceintes et sort la télé où Banda Calypso et divers autres groupes vont se suivre sur le DVD de bréga. Bien sûr notre chambre est à côté et on a peur pour la nuit qui va suivre. Le charme de Mathilde est international puisque cette fois c’est une touriste tunisien qui noue contact, car cette fois on est plusieurs étrangers à bord, 4 Espagnols, 1 Tunisien et nous 3. Les 3 Espagnols (un vieux, un jeune et un enfant) sont intéressés par une Brésilienne qui certes discutent avec le plus âgé mais rejoint le jeune dans sa camarote !!! On vient nous chercher pour le dîner à 17H mais désormais il s’agit bien d’une usine car on fait la queue 20 mn pour manger par 10 autour d’une table. Les gens se servent sans faire attention à celui qui est à côté ou qui n’est pas servi, c’est chacun pour soi, je bouscule. Le record c’est moins de 1mn pour un monsieur qui a avalé son assiette de couac, pâtes, viande, haricots rouges. Ensuite on joue aux cartes en attendant que le bruit cesse car entre la musique et les gens qui viennent sur le pont pour discuter c’est difficile de dormir. Heureusement ils calment vers 23H30.

Jeudi 13 avril : Et le réveil c’est pareil : dès 6H30 les gens discutent devant votre cabine, vous empêchant par la même occasion de sortir et la musique démarre dans la chambre d’à côté. Même les touristes espagnols se mettent à l’aise devant notre cabine. On a loupé le petit déjeuner car ils ne servent plus !!! On apprend que le bar, la pièce à côté de notre chambre » a été cambriolé (DVD, CD..) pendant la nuit et on n’a rien entendu ni vu. Tout le monde en parle à bord et chercher la cachette car les auteurs sont toujours à bord. Durant l’escale à Juruti les policiers attendent même les gens qui descendent pour vérifier leurs affaires. A midi on décide d’aller manger séparément afin de surveiller nos affaires mais les agents du navire insistent que l’on aille manger tous les 3 ensembles sous « peine » de ne pas manger, quelle ambiance !!!! L’après-midi on joue aux cartes avec Santini (le Tunisien) qui a mis ses affaires dans la chambre de Mathilde afin d’éviter de se faire voler et qui aurait bien aimer pouvoir rester dormir aussi. Il passe tout de même d’une assez grande facilité de la drague ouverte à Mathilde aux bras d’une autre touriste espagnole avec qui il fait une partie du voyage. Les paysages que nous traversons restent classiques avec des plaines inondées mais peu de villages amérindiens comme dans la première partie du voyage. Ensuite c’est une escale de deux heures à Parentis, capitale des artistes spécialistes du carnaval. 2 heures de trans-bordage de personnes (les gens vont être encore plus serrés à bord) et de marchandises notamment de DVD et CD qui à notre grand désarroi relance la musique à fond. Mathilde a alors la bonne idée de rester coincée dans sa cabine sans pouvoir en sortir Avec leur politesse habituelle les agents du navire nous demandent de descendre manger tout de suite et vite car sinon on ne mangera pas. Mais il est 18H………On aime se sentir aimé, cajolé après avoir payé 600 reais !!!! Nous aussi sommes capables de manger en moins de 5mn, non seulement par ce que les gens attendent derrière nous et nous le font comprendre mais en plus car la convivialité est tellement exubérante autour de cette table que cela nous donne envie de partir le plus rapidement possible. Et la nuit s’annonce à nouveau longue, surtout que le voisin s’y met aussi de son côté avec sa musique. Si au moins les gens dansaient sur le pont on les rejoindrait sans problèmes mais là……. : ils restent assis et regardent le DVD en buvant des bières !!!!

Vendredi 14 avril : Nouveau réveil désagréable, cette fois les agents ne veulent pas que l’on loupe le petit déjeuner et frappent comme des brutes à la porte pour qu’on se lève à 6H du matin pour le café da manha. C’est à peine si on ne se fait pas engueuler pour au final avoir droit à un café et un petit morceau de pain. C’est sûr que je n’aurai loupé çà pour rien au monde. A 7H enfin un peu d’animation avec les gens qui montent sur le pont pour faire la messe pendant une heure et c’est la dame-agent qui est désagréable avec nous qui a le culot de parler de fraternité, d’amour et de compréhension selon Dieu !!!!!! Moi j’en profite enfin pour lier connaissance avec des gens intéressants et qui font des efforts, ce sont des artistes de Parentis : on parle de tout, Dieu, le foot et leur travail avant la queue et le repas du midi. L’après-midi on peut enfin avoir du calme et faire la sieste tout en essayant de voir els fameux dauphins d’amazonie car je n’insiste pas dessus mais bien sûr on passe des heures à regarder les paysages monotones à la recherche d’oiseaux, d’animaux (car on longe la berge) et de dauphins. La dernière soirée à bord débute mal : d’abord on nous avait annoncé une arrivée à Manaus en soirée et au final ce serait en plein milieu de la nuit, ensuite comme cadeau de départ on a le droit de manger une soupe d’os ! Heureusement que cette dernière soirée sera la meilleur de cette seconde partie du voyage : pas de musique, des gens qui viennent nous voir jouer au tarot, les discussions en portugais et en espagnol jusqu’à très tard. On nous conseille de passer la nuit carrément sur la bateau pour éviter des problèmes en ville la nuit. Mais en fait on a tellement peur que le bateau ne fasse qu’une escale et reparte aussitôt que l’on ne dort pas, d’autant plus que l’on entend les bruits de déchargement.

Samedi 15 avril : A 6H du matin c’est Santini qui vient nous faire signe que tout le monde est descendu du bateau qu’il ne manque que nous, ben merci de nous avoir prévenu les gars. C’est l’aurore et on partage un taxi à 5 pour aller à l’hôtel Ideal. Quel joli nom ! La chambre à 3 lits est simple et propre mais sent la naphtaline, on a droit à une ristourne car on ne paie pas la nuit en cours et on a droit au petit déjeuner. Là encore nous ne sommes pas au bout des surprises. Tandis que les filles se reposent je pars à la recherche d’une agence pour acheter les billets Manaus-Macapa. Je parviens tant bien que mal à trouver des tarifs intéressants car les tarifs de la Cie Gol ne sont pas valables mais je dois rentrer à l’hôtel chercher les filles pour payer. Le temps de revenir et hop plus de billets à ce tarif et plus de sièges libres. On commence à stresser car comme els avions ont la fâcheuse habitude de partir en retard on ne veut pas risquer de louper celui de Macapa à Cayenne le lundi à 14 H. On ne veut cependant pas payer 800 euros pour un aller simple de 1H30 de trajet. Heureusement les tarifs de la Cie TAM ont eux baissé et TAM est une Cie partenaire de Air France donc c’est bon pour les miles. Pour simplifier les billets d’avions au brésil c’est pire que la bourse. Ils sont tellement lents à éditer les billets que l’on en sort qu’au bout de deux heures, il est midi et on n’a plus qu’une demi-journée pour voir Manaus. Nous n’avons pas le choix, nous allons voir pour une visite organisée de la ville : 3H30 minimum de ballade pour 135 reais par personne. Cela semble correct. Mais après toutes ces péripéties nous avons hâtes d’aller manger dans chic et meilleure churrascaria de la ville. Au programme de la visite (incluant le taxi et le guide) : le fameux théâtre Amazonas, la maison de justice, la maison richement décorée d’un ancien homme d’affaire allemand montrant la richesse de la ville au début du siècle + le parc industriel (zone franche avec énormément d’entreprises japonaises), son centre culturel japonais, son immense centre social pour les ouvriers brésiliens et son museum d’histoires naturelles tenu et créé par des Japonais + une vue du fleuve du haut de la vieille ville ainsi qu’une ballade en barque sur la ligne de séparation des eaux du rio negro et de l’amazone + enfin le port et son marché municipal avant de terminer par une ballade à pied dans les ruelles de la ville. Le soir on décide d’aller à pied sur le lieu dit de sortie des habitants de Manaus, place Sao Sebastao autour du théâtre Amazonas pour un tacaca (soupe mélangeant crevettes, farine de manioc et un genre de pissenlis) et une ambiance locale. Une fois de plus nous sommes pris par le temps mais Manaus mérite plus de temps. A voir ou à faire: -le musée de l’indien, de l’homme du nord -le site où on nage naturellement avec els dauphins à 110 km au nord de Manaus -les fêtes de fin de semaine au sambadromo et diverses fêtes populaires brésiliennes attirant jusqu’à 20 000 personnes

Dimanche 16 avril : Il faut se lever à 3H30 pour prendre l’avion à 6H. Arrivés à l’aéroport les ennuis recommencent. Mathilde ne peut pas prendre l’avion, elle a un problème avec son billet. Il n’est pas confirmé alors que payé et Virginie a elle au final deux sièges à son nom. On nous oblige à refaire les billets, heureusement que je me débrouille en portugais. Mais on est sauvé on peut monter dans l’avion et admirer les superbes paysages d’Amazonie vus de dessus : on survole en 2 heures ce que l’on a mis une semaine à faire en tapouille. C’est ensuite la traditionnelle escale à l’aéroport de Bélem où on tourne en rond et on finit de goûter les plats locaux (le dégueulasse Maniçoba par exemple. On arrive à Macapa en début d’après midi, les rues sont désertes et mon couteau suisse qui a été mis à part dans l’avion n’est pas arrivé. On me promet qu’on me l’apportera à minuit à l’hôtel mais je n’ai pas envie d’attendre jusque là moi, je suis naze. D’ailleurs à 19H tout le monde dort dans la chambre avec un sandwich TAM dans le ventre.

Lundi 17 avril : Nous sommes le lundi de Pâques, c’est la dernière matinée au Brésil. On en profite pour faire des achats mais impossible d’envoyer les cartes postales car on ne peut envoyer qu’à partir de la Poste et il y en a pour deux heures de queue. On décide d’aller manger à l’aéroport mais le snack de celui-ci n’a plus rien à offrir si ce n’est 3 misérables feuilletés au poulet. Par dessus cela un mec bourré tombe de sa chaise. Je vais le secourir mais il me tient ensuite la jambe. Il veut de l’argent mais je lui fait offrir de l’eau. Enfin pour finir comme cela a commencé l’avion de la TAF est en retard

Delphine dans un barrio de Caracas

Les choses bougent, avancent. J'ai commencé à travailler avec un ami, avec une communauté d'un barrio qui souhaite construire un terrain de basket et des locaux culturels. La rencontre avec le muchacho qui gère tout de A à Z fut très impressionnante. Un gars qui a 27 ans, une conscience des choses et un engagement de folie pour sa communauté... Sans formation technique, il a dressé un plan de tout son barrio, construit quelques escaliers, dessiné des canaux de récupération et d'évacuation d'eau... La communauté s'est ainsi organisée pour présenter les projets aux institutions et débloquer des crédits, travailler avec les acteurs sociaux, les ingénieurs et venir chercher quelques étudiants en architecture. C'était fort de se retrouver là, tous les deux, dans un rôle bien concret de médiateur, de concertation, participation, échange, une aide directe, qui peut prendre forme et transformer des usages et des vies...

Ce pays est vraiment formidable, hier, on a fêter la San Juan dans le barrio où je bosse pour mon cours de projet. Que d'amour échangé !

Tous nous ont accueilli comme des rois: tout le monde vient te parler, on se serre tous dans les bras, les verres de rhum circulent dans l'assemblée, les tambours célèbre le saint, les chants s'élèvent, la transe de la danse se répand au rythme des percussions, un moment magique !

Dans la rue, avec des vrais gens, dans un lieu qui a une réputation d'insécurité terrible, les gens de la casa culturelle avec qui on travaille nous ont présenté à toute la communauté qui s'est occupé de nous toute la soirée, nous gavant d'une soupe délicieuse, se relayant pour nous emmener aux toilettes, nous faisant visiter leurs maisons, nous initiant aux maracas... du vrai bonheur, et un grand sourire qui ne m'a toujours pas quitté !

mil besos,

Delphine.

Vincent, Bruno et les Stones à Prague !

Notre séjour à Prague fut génial ! En fait, une de mes élèves de seconde est la fille du producteur du concert des Stones pour Prague. Le gars fait ça depuis des années, son appart (puisque nous y sommes allés) est rempli de reliques de ces moments fabuleux passés avec les stars: des affiches dédicacées, des disques d'or, et même une guitare signée par Bruce Springsteen lui même, dédicacée au nom de mon ancienne élève ! La ville est magnifique, et entre deux visites, on avait droit aux Stones. Ca a commencé par un vernissage de Ron Wood, l'avant veille du concert, dans un petite église de Prague. Il y avait une bonne centaine de personnes, dont Vaclav Havel, les choristes des Stones, et bien sûr, Ron Wood lui même. Par contre, les autres ne sont pas venus. Ensuite, la veille du concert, il y a eu l'anniversaire de Mick Jagger. Là, mon élève et son père étaient invités parmi deux cents personnes triées sur le volet, la jet set de Prague et quelques stars de passage. Elle ne voulait pas y aller, son père non plus, donc nous y sommes allés avec Bruno. Ce fut un peu dur pour rentrer (vu que notre nom n'était pas sur la liste) et il a fallut que le père de mon élève parle avec le garde à l'entrée de la boite. Ca avait lieu dans une boite de Prague, "le Duplex", et c'était dingue car il y avait des milliers de fans à l'entrée, comme dans les films (!!) à attendre l'arrivée des Stones, et surtout, ils formaient un couloir dans lequel nous sommes passés et crois moi, je n'ai jamais fait quelque chose d'aussi intimidant. Une fois dedans, on se balade, on ne pouvait pas se faire remarquer car on n'était pas sensé être là, mais c'était génial, il y avait les Stones, sauf Charlie Watts, Bob Geldof (que peu de gens connaissent alors que c'est, entre autre, l'acteur de "The Wall" !!), Terry Gilliam (réalisateur de Brazil, l'Armée des Douzes Singes, etc...) et quelques autres personnalités plus ou moins connues. il y a eu des moments de folie quand Mick Jagger dansait sur la piste, et que Bruno et moi nous étions à deux mètres du gars, à 20 à peine sur la piste, et que Bob Geldof me faisait du coude en dansant car la piste était petite, le moment où Bruno a failli hurler de surprise quand il a découvert que le gars qui pissait à côté de lui n'était autre que Ron Wood, ou encore la douzaine de coupes de champagne que l'on s'est enfilé chacun (et pas du mauvais) agrémenté d'une petite fraise, etc... Bref, ce furent 4 heures de folie où nous avons vécu ce que peu de gens "comme nous" vivrons un jour. On a tout observé, de toutes façons, on ne pouvait pas parler aux gens... Le concert le lendemain fut très bien, même si on était encore en train de se demander si ce qui était arrivé la veille était vrai ! On a croisé dans les rues de Prague un des choristes des Stones, un grand noir dont Bruno connait le nom, et il lui a parlé un peu. Bref, hallucinant! Je suis content pour Bruno, car il était vraiment aux anges, et en plus, le concert ne ressemblait pas à celui de Bercy qu'il avait vu trois semaines avant car celui là était en plein air.

Vincent.