Un lundi soir: c'est pas tous les jours que les gaziers te diront qu'ils sortent un lundi soir !

Pourtant, moi j'y suis, en route pour Bordeaux. Ce soir j'ai rencard avec Federico de Buenos Aires à son hôtel et surtout, une entrée prise par Gary pour le concert de Calexico...

J'me pointe à l'hôtel, côté Mériadeck dès 19h mais rien n'y fais. Le vent, je le prends gros comme une maison car j'apprendrai plus tard que mon collègue latino venait à peine d'atteindre Bilbao à cette heure là...

Directon le Boqueron, quartier St Michel, pour retrouver les collègues dont Cyril et son ami venus tout droit de Bayonne.

"Boudu !" me dis-je, "Faut croire que les Calex sont sacrément connus !!"

Un coup de fil de Federico et on se retrouvera après le concert à hôtel de Meriadeck, ouf !

Le plateau de tapas et verre de rouge bien vite avalé, nous voilà à l'entrée du 4 Sans. Il est 22h passé et Jason Collet vient de finir son set. Malgré le regard inquiet de Francis, il y a du monde pour cette soirée et ça rentre encore. Ce n'est pas ce soir qu'il prendra un nouveau bouillon avec son asso Allez Les Filles.

Le 4 Sans est un grand hangar tranformé en boîte mais bien aménagé, isolé et le son y est très bon. En tout cas, à part quelques buzz, on n'aura pas trop à se plaindre de cette soirée !!!

Calexico attaque par une putain de ballade pop à la gratte sèche. Ca scotche direct. Moi, j'suis pas trop dans leur sauce poppy bienqu'ils négocient ça avec des sacrés crescendo !

Non, moi, ce que je préfère c'est leurs tartines latinos évidemment. Ben oui, je fonds sur leur rocks aux teintes mariachis, leurs chansons texanes doucettement sucrées d'accents latino. Ca Clavierise, guitarise, cogne à la baterie, enfonce côté basse, on est sous le charme. D'autant que la pointe cuivrée du chicano local à la trompette, ne laisse personne indiférent !

Déjà une heure quinze de concert et voici la fin du premier set sur leur titre phare: "Crystal Frontier". Un ado à côté de moi, portable en main, annonce que c'est son meilleur concert depuis des lustres, qu'il ne regrette pas d'y être venu seul à son collègue au bout du fil... Moi contemplatif, j'prends plus de recul car leurs ballades pop ont tendance à m'assomer. Cyril paie ses tournées mais pas pour moi car je rentre à MDM dans la nuit...

Le rappel sera plus transcendant, la ferveur et les applaudissement du public plus fort encore. Un grand black devant moi guinche terrible et son crâne rasé ne semble pas effrayer la minette à sa gauche.

Bien éduqué le public n'en demandera pas plus, n'en déplaise à Gary qui réclame encore le combo américain...

Je n'insiste pas et m'oriente vers la sortie car Federico m'attend. L'aurevoir aux Bayonnais, le détour par la place de la Victoire pour que Gary chope son dernier tram et je suis à l'accueil de l'hôtel avec Federico. il profite du voyage d'entreprise de son père pour suivre pendant 15 jours un tour rapide d'Europe de l'ouest, avec une des premières soirées qui le font se coucher à Bordeaux. Il ne conaît pas Calexico. "Typé mariachi ? si j'avais su, je serai venu.", voilà un gars ouvert ! En tout cas avec son groupe Siete Remedios, il rêve de faire de même : tourner en Europe et faire guincher les salles !

Moi, en bon apôtre, je lui laisse le maximum de contacts dans les villes où il passera rapidement pour qu'il puisse rencontrer au plus vite nombre de gens susceptibles de pouvoir l'aider... J'espère qu'à mon tour je pourrai lui rendre visite dans sa pampa locale sur un air qui sent la poussière et le blues, le charme latino et la guitare pop, un quelque chose que Calexico nous a laissé ce soir et que seul le voyage pourra résoudre !

Toshiba.