Flor Del Fango

FLOR DEL FANGO - Hekatombeando

Attention, ceci est le plus beau et le plus grand moment de partage de toute l’histoire du fanzine CafZic…

Le groupe a donc été crée par rapport à un évènement précis, une manifestation de soutien pour les Indiens du Chiapas, j’aurais aimé que vous me parliez justement de l’impact qu’à eu cette manifestation.
Napo : Cette manifestation était un peu hétéroclite, elle n’a duré qu’une journée mais a servi à poser les germes d’information auprès des gens, au moins ceux présents, 4-5000, c’était déjà un bon point !
Marucha : Ca a permit aussi d’en parler dans les différents journaux. Il y a eu quelques répercussions, peut-être pas financièrement malheureusement puisque le zénith n’était pas gratuit, on l’avait loué, mais la réflexion était là.
Napo : Ca a permit aussi a une trentaine d’assos qui ne se connaissaient pas de se rencontrer ce soir là. D’ailleurs pour la plus part, on a pu les retrouver plus tard dans d’autres rendez-vous. C’était donc un espace de rencontres permettant d’aborder véritablement le sujet pour la première fois en France…
Sven : Dans le monde du rock bien sûr !
Napo : Il y a un site Internet Zapatiste où ils remercient les gens qui les aident, on y voit des centaines de groupes qui les soutiennent dans le monde. En France, au moins une quarantaine participe, envoient des sous, font pour eux des « machins » et des « bidules ». On peut donc dire qu’il y a des musiciens et plus globalement des artistes en général, des gens de bonnes pensées qui sont intéressés.

Ca a été fait ailleurs qu’en France ce type de manifestation ?
Napo : oui, un peu partout. A Madrid, on a d’ailleurs failli en faire un, à Barcelone aussi. Il n’y a pas forcément eu de spectacle parce que le « blé » doit avant tout être envoyé là-bas et non pas servir pour monter un spectacle.
Sven : Il y a eu des rencontres localement, des prises de conscience mais pas forcément des trucs spectaculaires, énormes, mais le travail est là, les initiatives existent.
Napo : On a aussi fait un disque au Mexique avec d’autres groupes qui s’est beaucoup vendu. On a fait d’autres concerts seul qui à la limite nous ont permis d’envoyer plus d’argent qu’avec le Zénith où les charges étaient énormes.
Marucha : Il y a eu le Café de la Danse par exemple où la salle était gratuite, la promo avait été bonne et les gens donnaient en entrant ce qu’ils voulaient. Ils connaissaient l’objectif, c’était le développement d’écoles dans les communautés indiennes pour permettre aux jeunes indiens très éloignés de pouvoir rester en pensionnat et donc d’avoir des études…
Sven : Dans leur langue !
Napo : Ca crée, je crois quelques problèmes au Mexique en ce moment parce que c’est différent des programmes nationaux, c’est indépendant, plus indien.
Marucha : On va voir ce que cela donne d’ailleurs avec le nouveau président notamment par rapport à cette marche de Marcos qui finit bientôt.
Sven : Il y a un côté paradoxal dans le fait d’appuyer des gens partout dans le monde qui veulent maintenir leur propre langage mais il se trouve que le langage en lui-même contient toute l’histoire, c’est un peu l’histoire familiale. Même si toutes les familles sont égales, soi-même on appartient à une famille unique, on hérite donc de toute l’histoire de sa propre famille et pour évoluer, il faut d’abord comprendre son histoire. Je dis ça par rapport à tout à l’heure quand je précisais « dans leur propre langue »…

Le militantisme me semble donc être une chose importante pour vous et, à ce sujet pense-vous que l’on milite de la même façon que l’on soit dans un parti politique ou extérieur à celui-ci ?
Sven : Je ne crois pas que l’un d’entre nous ait un jour milité dans un parti politique même si l’on a plus ou moins de sympathie pour l’un ou pour l’autre. Ce que je ressens aujourd’hui d’important, et on s’en est aperçu en rencontrant ici des jeunes dans les lycées, c’est qu’il existe un intérêt, pas forcément un intérêt militant mais il est en train de se passer quelque chose.
Napo : L’impression que j’ai, c’est qu’en face du phénomène de mondialisation de l’économie, il y a quoi ? Des vieux partis de gauche et le sentiment général consisterait à les recréer, monter une nouvelle gauche plus révolutionnaire qui ait vraiment envie de changer les choses. On n’a pas besoin uniquement d’une gauche qui se servirait du quotidien classique pour améliorer le sort des gens mais plutôt un changement profond.
Sven : L’émergence du mouvement Zapatiste a tout à coup donné de l’espoir alors que l’histoire avait tendance à montrer que la gauche était finie, que tout avait échoué…
Napo : Que le pouvoir c’était la corruption !
Sven : L’émergence du langage de ce mouvement Zapatiste donne l’espoir. Il me semble qu’on y parle de l’homme dans une forme plus totale.
Marucha : Pour en revenir à ta question sur le militantisme, moi, je me dis que le fait de militer hors d’un parti politique me permet de m’universaliser, je peux être plus ouverte à ce qui m’entoure, plus humaine.
Napo : C’est évident que cela apporte une véritable objectivité sur les évènements, tu n’as pas de gens qui viennent te dire ce que tu dois penser. Nous, ce qu’on pense ce sont des choses qui nous interpellent déjà tous séparément. Maintenant, je ne pense pas en fait que l’on soit militant mais plutôt engagé. Militant, ça relève plus d’une action d’un travail, nous, on est plus sur un engagement ponctuel, pas toujours sur le même.
Marucha : la seule chose dans le mot militant qui pourrait me toucher c’est cet aspect de discipline qui s’en dégage, la nécessité d’être alerte de conscience quotidienne, pour le reste je me fiche pas mal du mot.

Pourquoi vous êtes-vous plus branché sur les Chiapas ?
Sven : J’ai l’impression que progressivement, il y avait au-dessus de la terre un énorme nuage noir et que tout d’un coup quelque part est apparu un petit feu, alors, on s’est dit : « Tiens, il y a une éclaircie là-bas ». Ca aurait pu se manifester ailleurs.
Marucha : C’est comme pour le Tibet et le Dalaï Lama qui mènent aussi un combat pacifiste et intelligent. Avec le mouvement Zapatiste, se sont les deux lueurs d’espoir illuminant la terre.
Napo : C’est vrai aussi qu’on comprend mieux en espagnol les communiqués de Marcos, il y a une affiliation latino importante du groupe qui fait que pas mal connaissent les populations indiennes au Chili, en Argentine. On a tous vu les Indiens dans la merde, dans l’analphabétisation, dans l’esclavage, dans l’ignorance, et nous, nos sociétés en profitent tous les jours, s’enrichissent à leur détriment. On ne va pas aller se coucher à 90 ans en se disant quoi ? merde ! J’ai jamais rien fait. Toute l’Amérique du Sud bouge grâce au mouvement Zapatiste, le monde entier commence à avoir une conscience, une autre approche.

Ce combat des indiens a un impact sur les autres pays aux alentours ?
Napo : Oui, la preuve ici on en parle.

Je voulais dire en Amérique du Sud et Centrale…
Napo : Toutes les guérillas sont en train de changer de visage, elles n’ont pas tout à fait le même discours qu’auparavant. Il y a beaucoup de mouvements indiens, d’insurgés…
Sven : Les Mapucheni du Chili (traduction : homme de la terre), je les ai rencontrés et je leur ai demandé s’ils avaient chez eux des répercussions dues au mouvement des indiens du Chiapas. Au début, ils n’ont pas voulu me répondre et ensuite en privé, ils m’ont dit : « on ne peut pas vous répondre en publiquement parce que l’on est tout le temps accusé d’être infiltré par le mouvement Zapatiste et d’être incapable de rien par nous-mêmes ». Après, effectivement, ils disent que cela les a encouragés.
Marucha : Ils ont été touchés par ce combat, cette action, même s’il n’y a pas eu de meeting, etc… ça se ressent.
Napo : Il y a beaucoup d’assos de travailleurs, de paysans qui se revendiquent Zapatistes mais pas qu’au Chiapas. Tous ces gens qui mènent la révolte ne sont pas toujours d’accord entre eux…
Marucha : On n’est pas là-bas donc on ne connaît pas complètement les relations entre tous ces gens.
Napo : Ce qu’il faut savoir c’est qu’en face de ces gens il y a la CIA, le FBI, l’hégémonie américaine, c’est une guerre de tous les jours même si le côté folklore laisse penser que ça ne se passe pas si mal. En fait, c’est une situation très difficile, il y a une énorme pression. Quand l’armée était dans les Chiapas, c’était du délire, ils passaient tous les jours dans les petits villages avec leurs chars.
Sven : Il ne faut pas attendre qu’il y ait des morts pour que l’homme souffre. Par exemple, moi, j’ai vécu trois ans sous le gouvernement Pinochet et c’était des années effroyables. Effectivement, il y avait des morts, mais moi, je ne suis pas mort. C’est effroyable ce que peut faire ce type d’autorité, l’individu n’a aucune liberté en tant qu’être humain dans le territoire où il est. Dans les rues de Santiago, de Buenos Aires, la répression était quelque chose de terrible, des choses même toutes simples… à tout moment tu pouvais te faire tondre les cheveux en pleine rue, ça c’est une chose qui m’est arrivée. Je considère que ce n’est rien du tout par rapport à d’autres choses qu’ont vécu des camarades, mais c’est quand même incroyable, ce n’est pas rien !
Marucha : Je me rappellerai toujours l’histoire de ce mec qui pointait à l’entrée des bus dans un endroit paumé, pas loin de la Cordillère, il était complètement fou, il a discuté avec Sven et on a su à travers son discours halluciné qu’en fait il s’était fait enrôler quand il était jeune dans l’armée et qu’il a dû par exemple tuer sous menace un mec, sinon c’était lui, tu vois ! Il nous expliquait tout, le cerveau, etc…, il a pété les plombs mais parce qu’on lui a fait péter les plombs. C’est exactement comme si on l’avait tué lui-même, il n’est plus pareil depuis ce jour.
Napo : Maintenant, pour ramener cela à FLOR DEL FANGO, c’est un groupe musical dans lequel on recherche un épanouissement, le notre et celui des autres qui écoutent, une vraie relation, un truc « cosmico positif », rempli d’espoir, donc ça va de pair avec l’espoir que peuvent faire naître les Zapatistes ou toute autre personne se battant intelligemment et faisant avancer les choses. Ca se ressent dans les morceaux, même si l’on ne parle pas forcément de Zapatisme, c’est un groupe d’espoir.
Marucha : On essaye de ne pas s’accaparer les choses, les causes, on essaye le plus souvent de minimiser notre rôle là-dedans. Avant, on disait d’ailleurs qu’on n’était pas vraiment « des engagés », mais plutôt engagé comme humain, tu vois la différence ? Maintenant, c’est vrai qu’il y a de notre âme là-dedans. A travers notre musique, on veut défendre des choses.
Sven : Toutes les musiques que nous avons défendues chacun depuis des années et auxquelles on s’est vraiment identifié ont été liées à une certaine forme d’engagement du moins pour la plupart d’entre elles, parce que pour d’autres c’était plus le côté esthétique qui primait. Notre engagement a changé au fur et à mesure parce que l’histoire a changé, on se focalise aujourd’hui sur une chose et demain ce sera sur autre chose mais ce sentiment qui consiste à toujours se reconnaître dans un combat, un mouvement, fait parti du chemin qu’on a décidé de suivre.
Marucha : On ne doit pas se taire, on prend les armes de notre propre identité, il faut continuer jusqu’au bout.

Comment peut-on expliquer que ce mouvement de révolte se soit passé là-bas au Mexique ?
Marucha : Nous avons reçu des cours d’histoire très poussés, c’est pourquoi nous avons la langue déliée ! C’est génial parce qu’on a vraiment su toute l’histoire de Zapata et notamment de sa rencontre avec Pancho Villa, difficile au début puisqu’ils se sont battus, mais qui s’est bien poursuivie puisqu’ils ont lutté ensemble contre le gouvernement du moment. Cette histoire ne s’est jamais vraiment finie. Après, il y a eu une sorte de gouvernement assez louche pendant 70 ans qui se réclamait héritier du mouvement précédent, alors que c’était une hypocrisie totale. En fait, les vrais héritiers de Zapata et Pancho Villa se sont un peu dispersés, ils se cachaient et se sont finalement installés près de la frontière du Guatemala au Chiapas dans la région très pauvre du Mexique. A partir du moment où ils se sont retrouvés, Marcos est un peu arrivé plus comme le porte-parole que comme le chef.
Sven : En fait, tout c’est un peu passé comme une réaction chimique, un endroit où tout d’un coup les choses se cristallisent. Il semblerait que pas mal de personnes qui étaient actives dans les années 70 se soient réfugiées au Guatemala ou au Chiapas et du coup cela a crée une sorte de terrain de réflexion qui s’est conjugué à la révolte des indiens. Il y a eu une rencontre qui a cristallisé un élan commun et des personnes ont cherché à donner un impact à ce mouvement, il fallait que se soit symbolique. Là où le mouvement zapatiste est fort c’est que les actions sont lisibles et compréhensibles par l’ensemble de la planète.

Parallèlement à ce phénomène politique, le mouvement musical hispanisant (S.Garcia, Buenavista…) s’est aussi développé ?
Sven : Je crois que ce sont des coïncidences, ça m’étonnerait beaucoup que Ricky Martin ait quelque chose à voir avec le mouvement zapatiste. Moi, quand j’entends parler de la vague latino, je n’entends que la vague commerciale : Jennifer Lopez… Compay Segundo aurait cartonné de toutes les façons par exemple.

Avez-vous prévu de partir en Amérique du Sud ?
Sven : C’est toujours prévu !
Marucha : On essaye de jeter les cordes ! Tout doit quand même se faire de manière organique et naturelle parce que quand tu pousses trop, quand tu veux vraiment quelque chose tous les jours, ça ne se passe pas comme tu le souhaites.
Sven : Le 15 mars, on était invité à y aller mais il fallait trouver 60 000 F pour ça…
Napo : Autant leur envoyer directement l’argent plutôt que de se payer le voyage et faire du tourisme géopolitique ! C’est vrai que pour nous ses serait important de jouer notre répertoire devant ces gens là mais je pense qu’il y aura d’autres opportunités.
Sven : Chaque fois qu’on joue à Paris devant la communauté latino américaine, on est super content.
Marucha : On ira là-bas un peu comme partout ailleurs, au feeling, ça viendra ! De toutes façons, à partir du moment où il y a un effort constant, les choses finissent par se faire d’elles-mêmes.

À côté de FLOR DEL FANGO, vous gardez tous d’autres activités ?
Sven : Ouais !
Napo : Musculation !
Marucha : A côté non, avec oui ! On a nos familles, on a nos projets précis et personnels.
Sven : La FLOR est un groupe monté comme une sorte de collectif, des individualités qui travaillent ensemble et on est forcément arrivé là avec chacun un chemin particulier qu’on continue et comme ça la FLOR s’enrichit. On a mis certaines chose en veilleuse parce que la FLOR pour avancer doit recevoir beaucoup d’énergie tout comme mon autre groupe PARABELLUM. J’écris quand même aussi pour un spectacle de danse. Ce qui est bien quand tu arrives dans la famille FLOR DEL FANGO, c’est que tu reviens de ta petite aventure personnelle, tu remets, comme tes amis, toute ton énergie dans cette histoire. Tu sais, en fait, on est un peu comme les jazzmen, j’envie beaucoup ces formations qui à un stade de la route se rencontraient puis se défaisaient au gré de la vie. Le rock à cause du business, à lui dû toujours maintenir une image : les groupes sont identifiables par le fait que leurs musiciens sont toujours les mêmes, lui à la basse, lui à la batterie, et pas un autre… Quand tu es ado, c’est normal, tu t’identifies à ton groupe mais après ce sont plus des individus qui se rencontrent et partagent une expérience.

Dans votre logique d’évolution, de soucis d’implication, peut-on vous rapprocher de groupes comme LOUISE ATTAQUE, NOIR DESIR… ?
Marucha : Il y a des gens de ZEBDA qui sont super intéressants musicalement et politiquement.
Napo : Ce sont surtout des groupes qui sont un peu issus du mouvement alternatif, on est effectivement complètement dedans ! Le fait est que quand on joue pour le mouvement zapatiste, NOIR DESIR est là, quand il faut jouer pour Act Up, LOUISE ATTAQUE est là, quand il faut se battre pour la mairie de Toulouse, ZEBDA est là pour que ça bouge. Il y a un vrai lien, c’est celui de la jeunesse, dont on pense d’ailleurs faire encore parti…

Lors de rencontres avec des musiciens « anciens » dans le milieu, je me suis aperçu que plusieurs d’entre eux n’étaient pas forcément au courant de ce qui se passe musicalement aujourd’hui, en terme de groupes qu’en est-il pour vous ?
Sven : Tout ça dépend de chaque individu. Souvent ceux qui ne regardent pas autour, le font parce qu’ils ne trouvent pas de résonance avec leur propre parcours ou ils ne sont simplement pas tombés dessus. Il y a des périodes où se développent des tendances majeures sans que l’on soit forcé de s’y reconnaître. Peu de gens dans notre entourage, par exemple, se sont reconnus dans le jazz rock, alors que c’était un courant majeur or beaucoup de ces personnes sont parties vers le punk.
Napo : Moi, quand j’entends du rap ou de la techno, même si je respecte les gens qui en font, ça me donne envie de jouer de la guitare acoustique…
Marucha : J’aime un peu tout du moment qu’il y a un véritable effort de recherche de sons, d’orchestrations…
Napo : De toutes façons, on utilise les technologies modernes même dans la FLOR, on travaille des fois avec des samples, des boîtes à rythmes, on s’intéresse, mais l’important ce ne sont pas les groupes en eux-mêmes mais la musique qu’ils véhiculent.
Sven : Dans la vie, il y a des gens qui cultivent la nostalgie de leurs années passées, des moments forts qu’ils ont vécus, le meilleur de leur vie est derrière, ils arrêtent d’évoluer. Le cerveau est comme ça, il reçoit des empreintes, des émotions, et si tu ne fais pas l’effort de tout « nettoyer » pour être accessible à de nouvelles empreintes, ton cerveau fera, comme pour la drogue d’ailleurs, toujours appel à de l’ancien. C’est comme si tu étais tombé amoureux à une époque d’une personne qui écoutait Nina Simone, même si Nina Simone tu t’en bats complètement, eh bien, tu écouteras Nina Simone si tu n’as pas connu d’autres personnes après. Si tu as découvert en même temps le sexe, la drogue, l’éclate totale, les copains et qu’après tu te retrouves à quarante ans avec plus de dents t’auras tendance à te souvenir que c’était vachement bien quand tu avais toutes tes dents, donc les musiques nouvelles ne te plairont pas parce qu’il faudrait de nouveau être jeune avec toutes tes dents pour redécouvrir tout. J’exagère mais c’est un peu ça qui se passe quand tu ne fais pas l’effort de savoir pourquoi tu aimes la musique.
Napo : Tu vois les STONES qui pourraient apparaître comme des ringards, ils ont toujours suivi dans leurs albums les époques qu’ils traversaient alors que d’autres font un arrêt sur image, ils ont un tube et ne font plus rien, c’est anti-artistique comme démarche.
Marucha : si on reste assez ouvert, n’importe quelle musique excite les endorphines, il suffit de ne pas s’accrocher à des images et des sentiments passés.

On peut vous considérer comme un groupe fait surtout de rencontres et de métissage, pourriez-vous imaginer un projet « spécial » mettant en œuvre ces principes ?
Napo : On a une rencontre historique prévue avec l’Andalousie et le monde flamenco, Gitan. On a des rencontres à faire là-bas, des échanges, en Amérique du Sud aussi. On laisse toujours dans le groupe une porte ouverte pour de nouvelles aventures, un nouveau membre, quelque chose qui nous amènera un plus, ça se fera naturellement.
Marucha : un spectacle de cirque.
Napo : Oui, un spectacle de cirque axé autour de notre concert, mais avec des disciplines artistiques autres que musicales et pourquoi pas partir en Amérique du Sud dans les communautés où personne ne peut se l’acheter.
Sven : Moi, idéalement, ce que j’aimerais c’est le succès de la part du groupe FLOR DEL FANGO pour que chaque fois que l’on fait quelque chose cela soit de plus en plus bénéfique. C’est l’intérêt d’avoir un truc qui marche pour que quand tu décides de faire une action, tu récoltes plus d’argent, d’objets, de bouffe. Ce qui serait beau à un moment donné, se serait d’acheter notre indépendance, parce qu’aujourd’hui pour certains pas on doit travailler avec business et c’est beaucoup d’énergie ce qui nous pousse parois à faire des trucs un peu contradictoires…
Napo : C’est dur de parler d’épanouissement, d’espoir, avec des gens des maisons de disques qui regardent les comptes. C’est vachement difficile même si parmi eux il y a des gens de bonne volonté.
Sven : Les gens de bonne volonté ne reste jamais très longtemps ! Un maximum d’indépendance te permet d’incarner vraiment ce que tu représentes et de devenir un centre d’information, d’échanges et pourquoi pas de produire aussi des gens, c’est fascinant… Pour l’instant, le vrai projet dans lequel on est : c’est de faire vivre la FLOR DEL FANGO.

Pour terminer, la symbolique de la pochette du disque.
Marucha : Le couple de squelettes qui danse est typiquement mexicain !
Napo :J’aime bien parce qu’ils s’embrassent les deux avec la langue alors que ce sont des squelettes. Je ne suis pas croyant mais je trouve que c’est bien d’être un minimum léger avec la mort, ils dansent ce n’est pas complètement morbide.
Marucha : Ca me fait penser à ces empereurs romains qui sortaient pour montrer au peuple leurs victoires, qui faisaient des bains de foule et les esclaves qui disaient derrière n’oublies pas que tu n’es rien et que tu vas mourir, voilà…
Sven : Je crois que la terre est ronde, la vie, la mort, tout est pareil. La plupart des gens vivent comme si au bout de la mer il n’y avait pas de terre, comme si s’était un abîme. Je suis persuadé que ce n’est pas pour rien que la terre est ronde, que les mouvements sont circulaires…
Napo : Il y a aussi cette notion de mort-vivant, tu peux être vivant et complètement mort, t’es transparent, les gens ne te voient pas, tu n’existes pas et inversement ! Justement, le contraire ce n’est pas de se faire voir mais d’exister, pour ça il faut danser et profiter de la vie, s’embrasser.
Sven : Aujourd’hui, l’être humain a besoin d’évoluer dans sa totalité, de vivre pleinement les choses, le véritable flic qui nous empêche de faire les choses, d’en parler de manière simple, c’est celui que l’on a en nous !

FIN HEUREUSE

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